Modern ERP Cloud System
26 décembre 2024
Face aux tensions géopolitiques et aux politiques tarifaires, les grandes puissances cherchent à renforcer leur autonomie et à créer de nouvelles alliances. Dans cette perspective, le contexte asiatique offre aux Européens une alternative très intéressante pour développer des collaborations transnationales. Quels types de partenariats envisager dans le domaine des transformations digitales ? Sur quelles opportunités stratégiques miser ? Alejandra Attal, Chief revue Officer chez VISEO revient dans cet article sur les dernières actualités.
S’il n’est question pour personne de renoncer aux États-Unis, la situation mondiale pousse de nombreuses entreprises à renforcer leurs alliances avec l’Asie. La région est perçue aujourd’hui comme plus stable et plus lisible sur les plans politique et économique.
Depuis l’entrée en vigueur de l’Inflation Reduction Act et du Chips Act aux États-Unis, l’Asie du Sud-Est est devenue un relais stratégique. Ainsi, de nombreuses entreprises choisissent de délocaliser certaines opérations pour éviter les barrières commerciales américaines.
La dynamique de consommation portée par les classes moyennes dans plusieurs pays asiatiques est spectaculaire. Les produits de beauté européens, par exemple, connaissent un succès croissant. Des marques telles que Shiseido, L’Oréal et Yves Rocher renforcent activement leur notoriété sur ces marchés en pleine expansion.
Par conséquent, les investissements technologiques se poursuivent. Ils se traduisent par l’ouverture de nouveaux points de vente et la mise en place de solutions omnicanales, allant des caisses connectées aux plateformes e-commerce de dernière génération. L’objectif est clair : offrir une expérience client fluide et intégrée.
Face à la volatilité des décisions gouvernementales américaines, renforcer les partenariats avec l’Asie dans les secteurs de pointe semble pertinent. Toutefois, il convient de rester prudent. En effet, les tendances évoluent rapidement.
Le secteur des semi-conducteurs, par exemple, est impacté par une demande moins forte que prévue malgré la bulle de l’IA. Cela affecte des économies majeures comme la Chine, Taïwan et la Corée du Sud. Si ce secteur ne s’effondrera pas, il pourrait ne pas être le moteur de croissance espéré.
De même, les ventes de voitures électriques, championnes chinoises, ralentissent sous l’effet de la crise économique. Ainsi, les entreprises doivent adopter une approche plus flexible et diversifiée pour sécuriser leurs investissements.
Dans ce contexte mouvant, les entreprises asiatiques – ou celles opérant sur place – adaptent leur stratégie pour renforcer leur résilience.
Premièrement, elles cherchent à limiter les coûts en rationalisant leurs choix technologiques. Deuxièmement, elles mutualisent les services et créent davantage de synergies internes. Cette évolution conduit à une réduction du nombre de prestataires.
L’offshoring et le nearshoring gagnent également du terrain. Ainsi, alors que la Chine était historiquement une source majeure de talents tech, des alternatives comme l’Inde, la Malaisie, le Viêt Nam et les Philippines s’imposent désormais.
Alors qu’en Europe, les États restreignent les dépenses publiques, en Asie, le secteur public soutient activement la croissance technologique. Les gouvernements y investissent massivement pour moderniser les infrastructures, stimulant ainsi les opportunités pour les entreprises étrangères.
En outre, ces États s’impliquent directement dans la transformation digitale de projets stratégiques, rassurant les investisseurs grâce à leur stabilité et leur vision à long terme.
À Singapour, l’économie est en plein essor, soutenue par des initiatives de smart city. Un exemple marquant est le partenariat renouvelé entre CMA CGM et la Maritime and Port Authority of Singapore.
Ce partenariat vise à :
Promouvoir un transport maritime durable
Accélérer la numérisation du secteur maritime
Développer les compétences locales par des programmes d’échanges et de formation
Renforcer la cybersécurité et la gestion des données entre navires et autorités
Comme l’affirme Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, cette collaboration traduit la volonté de bâtir un commerce mondial « plus résilient et durable ».
Par ailleurs, sur le plan géopolitique, l’Europe mise sur des alliances asiatiques pour développer son indépendance technologique.
En février 2025, lors du Sommet pour l’action sur l’IA, Emmanuel Macron a mis en avant l’axe franco-indien. L’objectif est d’éviter une dépendance excessive et de bâtir ensemble une souveraineté technologique solide.
Ce partenariat prévoit :
La formation conjointe d’ingénieurs
La création de centres de traitement de données
Le développement de modèles de langage français et indiens
La mise en œuvre d’applications industrielles
L’Inde, qui forme un million d’ingénieurs par an, apparaît comme un partenaire de premier plan pour l’Europe.
L’Asie reste un marché prioritaire pour les services numériques, la fintech et la transformation industrielle. Malgré les incertitudes économiques, la région continue d’offrir des opportunités aux acteurs européens.
Face à un monde en recomposition, les partenariats « 1 to 1 » constituent une alternative prometteuse pour les entreprises. L’effort constant des gouvernements asiatiques en faveur de la digitalisation et de l’innovation renforce l’attractivité de ces marchés.
Dans l’article suivant, nous verrons plus précisément dans quels domaines l’Asie conserve une avance stratégique et comment elle peut inspirer les entreprises européennes.
Il est très intéressant d’observer la manière dont les entreprises asiatiques – ou celles ayant des opérations en Asie – s’organisent pour renforcer leur résilience dans ce contexte. Dans les mois à venir, elles vont rechercher des gains de productivité et réorganiser leurs investissements pour évoluer dans un environnement économique mondial incertain.
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