Modern ERP Cloud System
26 décembre 2024
Depuis le début de l’année 2025, les grandes puissances rebattent les cartes à l’échelle mondiale. Confrontées à une incertitude géopolitique croissante, une hausse des tarifs douaniers aux USA et une guerre autant technologique que commerciale, les entreprises cherchent de nouveaux moteurs de croissance. Dans cette période de crise, les questions se bousculent. Où investir ? Dans quels pays ? Et dans quels secteurs ?
En ce qui concerne les transformations technologiques, faut-il se concentrer sur l’innovation ? Dans quels cas continuer d’investir ou au contraire choisir la sécurité, voire se retirer ? Alejandra Attal, Chief Revenue Officer chez VISEO, de retour d’Asie, propose dans cette série d’articles son éclairage sur les tendances actuelles qui façonnent le paysage économique sur ce continent. Comment s’y positionner de manière optimale pour les années à venir ?
Pendant la période post-Covid, l’Asie s’est maintenue comme un moteur incontournable de la croissance mondiale et un point clé des avancées technologiques. Pourtant, l’instabilité géopolitique actuelle a-t-elle un impact sur son attractivité ? Quelles tendances ressortent depuis ce début d’année 2025 ? Et surtout, quels changements est-il possible d’anticiper ?
Pendant le confinement, la Chine était présentée comme le futur leader du « monde d’après ». Le gouvernement avait massivement accéléré la transformation numérique du pays, visant une mutation industrielle majeure d’ici 2025. Ces ambitions, portées notamment par le plan « Made in China 2025 », ont toutefois donné des résultats contrastés.
Sur le plan industriel, de nombreux progrès ont été réalisés. Depuis dix ans, la Chine s’efforce de passer du statut « d’usine du monde » à celui de « grande puissance industrielle », en misant sur les technologies de pointe et la montée en qualité. Parmi les priorités figurent :
un fort investissement dans les véhicules électriques et les énergies renouvelables,
un leadership affirmé en robotique,
des investissements massifs dans les équipements et les transports (trains à grande vitesse),
le développement de batteries et de drones.
Cependant, malgré ces succès, plusieurs défis ralentissent l’élan chinois.
Crise immobilière : La gestion erratique de la pandémie et l’éclatement de la bulle immobilière ont profondément ébranlé l’économie et le moral des ménages.
Inflation et déflation : Tandis que l’inflation mondiale se modérait, la Chine a affronté des pressions déflationnistes, avec notamment une chute prolongée des prix immobiliers.
Chômage des jeunes : Le taux de chômage des jeunes a grimpé à 18,8 %, signalant de graves tensions sur le marché de l’emploi.
Aujourd’hui, même si les politiques gouvernementales soutiennent le rebond économique, le traumatisme social persiste. Le redémarrage de la consommation intérieure devrait encore prendre du temps. Par ailleurs, les investisseurs adoptent une attitude attentiste, conscients que la Chine doit désormais composer avec la montée en puissance de ses voisins.
Les tensions sino-américaines, la guerre en Ukraine et d’autres crises ont profondément bouleversé les chaînes d’approvisionnement mondiales. Pour y faire face, de nombreuses entreprises diversifient leurs implantations.
Ainsi, l’Asie du Sud-Est émerge comme un relais incontournable dans la régionalisation des chaînes de valeur. Des pays comme Singapour, l’Indonésie, le Viêt Nam, les Philippines et l’Inde tirent parti de cette dynamique. Leur population jeune et leur politique économique favorable en font des terrains propices aux investissements.
Parmi les principales tendances à suivre :
Pression sur la productivité : Face à l’augmentation des coûts de main-d’œuvre et aux évolutions démographiques, la région doit moderniser ses processus industriels.
Basculement vers une industrie haut de gamme : L’Asie du Sud-Est investit dans l’IA, la robotique et les énergies renouvelables pour renforcer ses capacités technologiques.
Fabrication des semi-conducteurs : Le secteur des composants électroniques devient un moteur clé pour l’essor régional.
En somme, malgré les défis, la région démontre une forte capacité d’adaptation face aux nouvelles exigences du marché mondial.
Au nord, le Japon opère un tournant économique majeur. La combinaison d’une monnaie durablement faible et d’une politique monétaire plus stricte attire à nouveau les capitaux étrangers. Malgré l’incertitude géopolitique ambiante, l’économie japonaise est perçue comme stable, résiliente et riche en opportunités, notamment dans les secteurs en pleine transformation industrielle.
De son côté, Taïwan représente pour la France une cible stratégique. En mars 2025, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé pour développer des partenariats franco-taïwanais dans les semi-conducteurs.
Ce secteur est aujourd’hui critique : il touche nos smartphones, ordinateurs, véhicules, électroménagers, etc. Face aux récentes pénuries, l’Europe a pris conscience de sa dépendance, puisque l’Asie de l’Est concentre 80 % de la production mondiale. À elle seule, Taïwan, avec le géant TSMC, détient plus de 50 % du marché.
Comme l’explique Nicolas Louis dans Les techniques de l’ingénieur, une centaine d’entreprises françaises travaillent dans la filière, mais la production reste concentrée. Renforcer la R&D en partenariat avec Taïwan est donc stratégique pour assurer une position plus solide sur la chaîne électronique mondiale.
Dans les prochains articles, nous étudierons plus en détail comment la digitalisation, l’automatisation et l’essor des nouvelles technologies continuent de remodeler l’économie asiatique. Nous analyserons aussi les axes d’investissement prioritaires pour les acteurs européens souhaitant saisir les opportunités de demain.
Dans un monde de plus en plus imprévisible, l’Asie demeure un pilier de résilience et de croissance. Malgré les difficultés mondiales, la région devrait contribuer à hauteur d’environ 60 % à la croissance du PIB mondial en 2024, et celle des pays d’Asie en développement devrait progresser de 4,9 % en 2025. Ces chiffres soulignent les immenses opportunités offertes par l’investissement et la collaboration avec l’Asie, renforçant ainsi notre engagement à faire partie intégrante de cette région dynamique.
Ressources :
Sur le plan « Made in China » : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2015/06/05/le-plan-made-in-china-2025
Article sur la collaboration franco-taïwanaise : La France veut dynamiser ses liens avec Taïwan dans l’industrie des semi-conducteurs | Techniques de l’Ingénieur
Modern ERP Cloud System
26 décembre 2024
Modern ERP Cloud System
3 mars 2025
Management Consulting
24 mai 2024
Data Analytics & AI
2 septembre 2022